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L'INDE: partagez ma grande passion et promouvoir sa culture. Ma devise: "Tout ce qui n'est pas donné, est perdu". Hasari PAL

Pinklotusinindia

L'ASSAM,une petite partie de l'INDE...

Il y a des articles comme celui-ci qui ont la faculté rien qu'avec des mots de nous faire voyager!...

Alors...

 

Alors,partons en INDE et dans un endroit de ce grand continent,une petite partie qui s'appelle

l' Assam, dont on ne parle pas beaucoup,peu connu des tourisques, à part peut être pour son thé puissant et corsé!

Voici d'autres belles facettes de ce lieu...presque irréel...entre le passé et le présent sous l'influence des dieux...la vie s'écoule doucement en toute sérénité.. un lieu qui me plairait de connaitre...un jour...
 

Périple le long du Brahmapoutre,
ce fleuve indien qui traverse en large l’est du pays

 

© Marie Dorigny

 

Célèbre pour sa faune et ses plantations de thé, l’Assam abrite un autre joyau. Sur une île, au milieu du fleuve qui traverse l’État indien, des moines rejettent les castes, et honorent Krishna par la danse et le théâtre.

 

Avec ses boiseries en teck et ses cuivres, le Charaidew a l’allure d’un ancien bateau à vapeur. Le préposé au service du thé et la poignée de touristes anglais alanguis dans les fauteuils en rotin du pont supérieur accusent le trait : il flotte à bord une atmosphère délicieusement désuète, un parfum d’expédition d’un autre siècle.

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Un décor en résonance avec les lieux. Le long du Brahmapoutre, le fleuve qui traverse l’État d’Assam, défilent les rivages primitifs d’une jungle à peine entrecoupée de rares villages. Aux confins nord-est du pays, l’Assam n’est rattaché à l’Inde que par un étroit corridor de terres.

 

Bien qu’il se situe à trois heures d’avion de New Delhi, il n’est guère atteint par les projets de développement de la capitale. Voisinant avec les rizières, les plantations de thé tapissent toujours ses campagnes, comme au temps de l’empire des Indes : au XIXe siècle, les Britanniques transformèrent la région en « grenier à thé », au prix de défrichages dantesques.

 

Saurabh Shankar, un baron du thé de l’Assam, rappelle que « quatre hommes sur cinq succombaient » lors de ces travaux – terrassés par l’épuisement, les fièvres ou les animaux sauvages. Dans les poches de jungle qui subsistent rôde un bestiaire digne d’un roman de Kipling : tigres du Bengale, léopards, ours lippus, éléphants, rhinocéros unicornes…

 

Serpentant au milieu des terres, le Brahmapoutre est un fil d’Ariane pour le voyageur.

« C’est le plus long et le plus sauvage des fleuves indiens », assure Kasim Sheikh, le capitaine du Charaidew.

 

 

Non loin des rives s’égrènent les hauts lieux de la région. Parmi les escales incontournables figure Sibsagar, l’ancienne capitale politique des souverains Âhom, la dynastie d’origine birmane qui régna sur l’Assam du XIIIe au XIXe siècle.

 

 

© Carte du NGM

 

 

Elle abrite encore les vestiges monumentaux d’un palais et d’un amphithéâtre en brique rouge, où les rois se divertissaient devant les combats de buffles et d’éléphants. En aval s’étend la ville de Johrat, l’un des grands centres de production du thé.

 

Sur les murs du Johrat Club, des clichés en noir et blanc font resurgir quelques bribes d’une époque entichée de polo et de dîners mondains. Les planteurs de thé anglais, assiégés par l’ennui, fondèrent le club dans ce bout de terre reculé.

 

Il est aujourd’hui fréquenté par les grandes familles indiennes auxquelles les Britanniques ont passé le relais à la tête des plantations. La main-d’œuvre, elle, n’a pas changé : les descendants des « tea tribes », des Indiens amenés des États voisins de l’Assam au XIXe siècle pour travailler dans ses plantations, soutiers miséreux de l’industrie du thé.

 

À une centaine de kilomètres de Johrat, le fleuve borde le parc national de Kaziranga, joyau de l’Assam et success story indienne en matière de préservation de la faune. Le rhinocéros unicorne est la star des lieux.

 

Quasi éteinte au début du XXe siècle en Inde, l’espèce compte aujourd’hui près de 1 900 individus dans le parc. Soit les deux tiers de la population mondiale. Elle doit sa résurrection à une politique volontariste associant les villageois aux bénéfices du tourisme. Et à une gestion expéditive des braconniers, abattus à vue.

 

L’enchantement attend aussi le voyageur au milieu même du Brahmapoutre, sur Majuli, la deuxième plus grande île fluviale du monde. Méconnu des touristes, l’endroit est tenu pour un lieu saint par les hindous.

 

Il abrite le cœur spirituel de l’Assam et une institution religieuse unique en Inde : les satras, des monastères dont les moines honorent le dieu Vishnou et sa principale incarnation, Krishna, par le chant, la danse et le théâtre.

 

L’Assam compte plus de six cents de ces monastères, mais c’est sur Majuli que leurs traditions sont conservées le plus fidèlement, comme dans celui d’Uttar Kamalabari.

 

Deux cents moines vivent là, confiés au seuil de l’enfance par des parents trop pauvres pour les éduquer ou souhaitant s’attirer les faveurs du dieu. Il faut une quinzaine d’années aux novices pour maîtriser les arts du satra.

 

De la musique avant toute chose : chaque tâche est enveloppée d’airs fredonnés, chaque geste empreint d’une grâce devenue une seconde nature chez ces corps façonnés par la danse depuis le plus jeune âge.

 

L’allure des moines renforce la délicatesse des attitudes : vêtus de linge blanc, symbole de pureté, torse et visage imberbes, cheveux longs, tous cultivent la même apparence androgyne, à l’image de Krishna, que la mythologie représente souvent paré de traits féminins.

 

Cette apparence tient aussi à la nature de leur foi : les moines se considèrent comme les épouses de Krishna, et lui vouent un amour dévotionnel, la bhakti. La portée de l’enseignement des satras dépasse le simple dogme religieux.

 

Dans l’Inde du XVe siècle, le fondateur de l’ordre, Sankaradeva, professait le rejet du système des castes, l’égalité entre hommes et femmes, la tolérance religieuse et la non-violence. Poète et musicien, il avait compris le pouvoir de l’image et mit le théâtre et la danse au service de l’éveil spirituel d’une population qui, majoritairement analphabète, n’avait pas accès aux grands textes religieux hindous.

 

À sa mort, le mouvement connut un schisme. Une partie des satras resta fidèle à son idéologie ; l’autre réintégra le giron de l’orthodoxie brahmanique, fondée sur le système des castes. Aujourd’hui encore, ces deux courants coexistent à Majuli.

 

 

L’un des moines d’Uttar Kamalabari se maquille et s’habille avant un spectacle. Leur art dépasse les frontières de l’île Majuli, avec des représentations dans tout l’Inde. © Marie Dorigny

 

L’un des moines d’Uttar Kamalabari se maquille et s’habille avant un spectacle. Leur art dépasse les frontières de l’île Majuli, avec des représentations dans tout l’Inde. © Marie Dorigny.

 

 

Dans le satra d’Uttar Kamalabari, fidèle aux principes humanistes de Sankaradeva, le namghar – le temple où les moines prient et jouent leurs spectacles – est ouvert à tous : hindous, musulmans, chrétiens, animistes et jusqu’aux derniers des parias de la société indienne, les intouchables.

 

Le temps infuse lentement à Uttar Kamalabari, au rythme des travaux des champs quotidiens, de la pratique artistique et des parties improvisées de cricket entre novices à la nuit tombante. L’existence des moines reste spartiate.

 

Largement autosuffisante, elle repose sur la culture de quelques rizières et de petits potagers, et sur un bassin de poissons. Seules les sonneries des téléphones portables ou le bruit de quelques postes de télévision troublent le calme des lieux.

 

Grand exercice d’équilibrisme en terre monacale : prendre pied dans la modernité, sans rien abdiquer des traditions ancestrales. « J’appartiens à la fois au passé et au présent », résume Jadumoni, occupé à entretenir le feu pour le thé, tout en jouant avec son portable. Pour l’heure, le pari est réussi.

 

Les satras ne connaissent pas la crise des vocations mais ploient sous une autre menace : celle du Brahmapoutre. Depuis qu’un séisme a relevé le niveau du fleuve, en 1950, ses crues dévastatrices grignotent l’île à chaque mousson.

 

Près des deux tiers de sa surface ont déjà été engloutis. Elle ne tient plus aujourd’hui que sur 400 km2 de terres, dont les rives sont protégées par de maigres échafaudages de bambou et de béton, risible ligne Maginot qui laisse le problème entier. Majuli prend toujours l’eau. Et, avec elle, un pan unique de la culture indienne.

 

 

 

 

(Source:nationalgeographic.fr)

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L
Superbe site ! Félicitations
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