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L'INDE: partagez ma grande passion et promouvoir sa culture. Ma devise: "Tout ce qui n'est pas donné, est perdu". Hasari PAL

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LE MOUVEMENT #MEETOO arrive à BOLLYWOOD...

LE MOUVEMENT #MEETOO arrive à BOLLYWOOD...

Elle s'appelle Tanushree Dutta ,mannequin et actrice indienne dans des films Bollywood,elle a reçu le titre Femina Miss India Univers en 2004 et était parmi les 10 finalistes au concours de beauté Miss Univers 2004. Elle a décidé ,portée par le mouvement #meToo de renouveler des accusations contre le célèbre acteur Nana Patekar.Alors qu'aucune plainte n'avait été déposée à l'époque en 2008, l'actrice courageuse a visiblement changé d'avis. Après avoir réitéré ses propos dans une récente interview, elle a décidé de déposer une plainte maintenant.

Depuis,les langues se délient à Bollywood et entre ceux qui ne disent rien et ceux qui lâchent leur douleur,il y a aussi ceux qui soutiennent et ça c'est plutôt bien...

 

Les revendications grondent dans l'énorme industrie du cinéma indien. Les récentes accusations de harcèlement sexuel de Tanushree Dutta contre un célèbre acteur ont soulevé une mobilisation sans précédent. Une première banderille dans un univers gangrené par le sexisme.

Un vent de panique souffle à Bollywood. Lorsque l'actrice Tanushree Dutta a accusé une première fois Nana Patekar de harcèlement sexuel, elle fut menacée et forcée au silence. Le 26 septembre, la comédienne de 34 ans a réitéré ses accusations dans une interview à ABP News,une chaîne de télévision indienne, pour des faits remontant selon elle à 2009 sur le plateau de Klaxonnez s'il vous plaît. Nana Patekar a nié toute agression à l'encontre de Tanushree Dutta. L'avocat de la célébrité du cinéma indien  a indiqué que son client comptait poursuivre son ancienne partenaire en diffamation.

Mais cette fois, les propos de l'actrice ont suscité une vague de soutiens. Un changement suffisant pour faire croire à beaucoup que le mouvement #MeToo va enflammer l'industrie du cinéma indien. Radha Rajadhyaksha a posté le 28 septembre sur Facebook un message allant dans ce sens, pressentant la fin d'une «omerta» très présente à Bollywood.

«Soutenez-les!»

Parmi les soutiens sur lesquels Tanushree Dutta a pu immédiatement compter se trouve Priyanka Chopra,actrice indienne et ancienne Miss Monde. Et sur Sonam Kapoor Ahuja, une actrice à la voix influente dans l'industrie du cinéma. Elle a rapporté que bon nombre de ses collègues ont été harcelées et maltraitées. «Si on ne les encourage pas à parler, si on les diabolise et si on les met en doute, comment ces victimes peuvent-elles espérer devenir des survivantes? Soutenez-les!», a-t-elle tweeté le 28 septembre.

Amitabh Bachchan, la légende de Bollywood, a été vertement critiqué pour n'avoir pas voulu donner son avis sur le comportement présumé de Nana Patekar.

 

«Les gens sont davantage au courant mais le système dans son entier est fait de sorte à protéger les agresseurs.»

(Meenakshi Shedde, critique de cinéma)

Meenakshi Shedde est une spécialiste du cinéma indien. Selon elle, la prise de conscience de l'omniprésence des harcèlements sexuels s'étend rapidement. Notamment grâce aux jeunes acteurs et actrices qui rejoignent Bollywood et brisent l'omerta. Mais la tâche n'est pas aisée. La très juteuse industrie cinématographique est maîtrisée par quelques familles très puissantes. Elles font barrage à ces voix nouvelles qui pourraient perturber leurs productions et leurs finances.

«Bollywood est bien trop clanique, continue Meenakshi Shedde. Les gens sont davantage au courant mais le système dans son entier est conçu pour protéger les agresseurs.» Tanushree Dutta, dans son interview, soulevait le même problème: cela fait des années qu'à Bollywood les cas de harcèlement sont «évoqués, derrière des portes fermées, en chuchotant».

Un début de mobilisation

La principale association hindoue du septième art, la «Cine and TV Artistes Association» a fait savoir mardi 2 octobre dans un communiqué toute son indignation devant l'indifférence qu'a rencontrée la première accusation de Tanushree Dutta. «Nous appelons les autorités à prendre connaissance du témoignage de Tanushree Dutta et d'enquêter de façon impartiale et rapide pour que la vérité et la justice soient rétablies». L'association appelle toutes les femmes ayant subi des souffrances similaires à s'exprimer.

«Beaucoup de filles qui cherchent des rôles sont abusées et traitées comme des prostituées» (Sri Reddy)

Une des premières actrices indiennes à avoir révélé le phénomène est Sri Reddy, célèbre pour ses rôles en langues Tamoul et Télougou. Moins connu que Bollywood, le cinéma du sud de la péninsule est pourtant une très grosse industrie. «La vérité va bientôt être révélée au grand jour», avait-elle expliqué avant les accusations de Tanushree Dutta. Sri Reddy ne mâche pas ses mots: «Beaucoup de filles qui cherchent des rôles sont abusées et traitées comme des prostituées.»

En juin 2018, trois actrices du Kerala ont quitté leur société après qu'un acteur, accusé d'avoir violé une de leurs collèges, a été réadmis dans cette même boîte de production. En réaction, elles ont fondé un «Collectif des femmes dans le cinéma», composé d'actrices, réalisatrices, costumières...

«Tout cela parce que c'est un monde d'hommes, dans lequel une femme est complètement vulnérable. Il n'y a aucun soutien possible pour les femmes dans ce système. C'est une tradition qui doit changer», exhorte Beena Paul, une réalisatrice très célèbre en Inde.

La loi sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel

Le gouvernement commence à se mobiliser. En décembre 2017, le Ministère du Développement et de l'Assistance aux femmes et aux enfants a écrit aux principaux groupes de production exigeant d'eux une mise en conformité avec la loi sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel. La direction doit mettre en place des comités pour étudier les plaintes de harcèlements sexuels. Mais ces comités ne concernent que le personnel et non les indépendants qui travaillent avec les producteurs - et donc les acteurs.

«Cette fois-ci nous nous battrons parce que nous n'avons plus le choix», prévient Vidhu Vincent, une réalisatrice membre du «Collectif des femmes dans le cinéma».

Les revendications ne feront pas leur chemin aisément: en 2008, la voiture de Tanushree Dutta a été très violemment attaquée par des dizaines d'individus. Après cette tentative d'intimidation, elle avait directement mis en cause son agresseur présumé.

 

 

(Source:.lefigaro.fr)

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