Il ne se contente pas de célébrer la magie bollywoodienne, mais l’histoire du cinéma indien dans toute sa diversité. Situé sur Peddar Road, dans le quartier de Breach Candy, l’établissement a ouvert ses portes le 19 janvier, comme le relate le site d’information Scroll. “Construit pour 1,57 milliard de roupies” (19,2 millions d’euros), il occupe une superficie de 9 900 mètres carrés répartis entre Gulshan Mahal, une demeure bourgeoise de style victorien “construite au XIXe siècle par un marchand musulman”, et un immeuble moderne attenant de cinq étages, “aux façades de verre et d’acier”.

Un retour aux origines du cinéma indien

Le musée national du Cinéma indien, son nom officiel, est dirigé par le réalisateur Shyam Benegal et bénéficie du soutien du ministère fédéral de l’Information. “Il est important de commencer la visite du musée par l’immeuble ancien, qui vous transpose au siècle précédent avec ses artefacts d’époque”, recommande Scroll. Comme il se doit, les salles d’exposition de cette première partie sont “statiques, comme dans les anciens musées”. À l’ère des hautes technologies et des minicaméras, le visiteur sera étonné de découvrir de vieux instruments “encombrants et curieux, comme les praxinoscopes, les zootropes et les mutoscopes, qui étaient autrefois indispensables au tournage et à la projection des films”.

Cap sur Gandhi puis le futur

Des débuts du cinéma on passe au cinéma muet, puis à l’avènement du son, à l’ère des studios, à la Seconde Guerre mondiale et à la partition de l’Inde, pour finir par diverses écoles artistiques ou régionales comme la nouvelle vague et ses déclinaisons underground locales. Les affiches peintes à la main et les bandes-annonces en noir et blanc affichées dans les couloirs provoquent “un sentiment de nostalgie”, indique Scroll.

Dans l’immeuble plus récent, le visiteur entre dans un monde “enchanteur”, grâce à l’usage des dernières technologies. On y trouve quatre espaces d’exposition, dont un consacré aux rapports qu’entretint Gandhi avec le cinéma, proposé à l’occasion du 150e anniversaire du Mahatma, que l’Inde célébrera en octobre prochain. Une fois passée l’exposition sur Gandhi, le musée “prend une tournure futuriste”, avec un studio interactif où les enfants peuvent se frotter au processus de réalisation d’un film et apprendre ce que sont “l’incrustation chromatique, l’animation image par image ou les effets sonores et le mixage”.

S’il ne tient pas la comparaison avec le musée national du Film de Chine à Pékin, qui est le plus grand au monde, le nouveau musée de Bombay est une réussite, d’après Scroll, en ce qu’il donne une idée juste du rôle extrêmement important que le cinéma joue dans la société indienne.

Le Musée National du Cinéma Indien a beaucoup de points de vue en termes d’art, de technologie et d’histoire sociale, sans oublier la romance pure de l’idée. Dans ses nombreuses salles, un buste sombre de DG Phalke, une statue familière d’un sourire Raj Kapoor, une grande murale dédiée à Satyajit Ray, une énorme affiche de Madhuri Dixit et même un motif massif sur le plancher du hall ponctuent l’expérience du musée comme des symboles de ce que nous associons le plus et aimons le plus au cinéma indien. Le plus poignant, pour beaucoup qui arrivent à Mumbai avec des rêves celluloïdes, ce musée peut être le plus proche qu’ils auront jamais à découvrir l’industrie.