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L'INDE: partagez ma grande passion et promouvoir sa culture. Ma devise: "Tout ce qui n'est pas donné, est perdu". Hasari PAL

Pinklotusinindia

BOLLYWOOD au SENEGAL

On peut rencontrer des articles surprenants sur le web,aussi voici le parcours d'une sénégalaise DJIOW, qui adore l'Inde et qui le vit aussi au quotidien,s'imaginant même être Kajol la star de Bollywood qui l'inspire tant... récit:

 

A Dakar, la fièvre indienne

Que de chemin à parcourir entre Dakar et Bombay, deux grandes métropoles que tout sépare. Pourtant, l’Inde s’exporte bien au Sénégal...


 

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 Djiow montre une photo d’elle prise en 2000 lors de son élection de « Miss Kajol », Sénégalaise jugée la plus proche des darlings de Bollywood

 

 

 

 

 

 

 

 

Daba est une mordue, une vraie. Délicieuse femme au foyer de Dakar, elle ne vit que pour les films indiens depuis près de vingt ans. Une fois par mois, elle convie ses amies à la rejoindre autour d’un bon thiebou djeune, le plat principal du Sénégal. Des heures durant, les quinquagénaires communient alors au son des mélodies indiennes. « Les films indiens, c’est ma passion ! Ils sont tellement émouvants, ils me donnent la chair de poule, j’en raffole ! », susurre la maîtresse de maison en refermant la porte derrière une invitée.

 

Un soleil de plomb règne sur Dakar. Le groupe passe l’après-midi à la fraîche, dans la coquette maison de Daba. L’amie d’enfance, Ndèye Pouye, la plus calée lorsqu’il s’agit de danser, se déhanche bientôt sur une compilation de classiques indiens. Danseuse professionnelle à la retraite, elle a hypothéqué ses études pour vivre à fond son amour : « J’étais jeune, je voulais ressembler aux stars de Bollywood ». Plus à l’aise dans les salles obscures que sur les bancs de l’école, le jeune Ndèye s’est abreuvée de films indiens, a ramassé des cauris sur les plages pour se fabriquer des grelots à cheville et fait le pied de grue devant les stands des marchés afin de glaner quelques brins de fils et les bouts de tissus qui lui permettaient de se coudre des saris. « Au final, j’ai abandonné l’université ».

 

Ils sont des milliers au Sénégal à sa pâmer devant les films et la musique du sous-continent. Ici, on leur a même donné un nom : les « indophiles ». Les amoureux, les fous de l’Inde. Les premiers spécimens sont apparus en 1952, au temps du noir et blanc. Mangala (« La Fille des Indes ») est alors projeté dans les salles de la plus grande banlieue de la capitale sénégalaise, Pikine. « Nous étions émerveillés. L’hindi était une langue inconnue mais la beauté des acteurs et de leurs chansons nous suffisait », se souvient Aïda, autre amie de Daba. Malgré la piètre qualité des images, le film fait un tabac.

 

Idi Sidibé, qui connaît l’histoire par cœur, reçoit dans sa maison de Dakar, pieds nus et en tailleur, confortablement installé sur un canapé fleuri. A l’automne de sa vie, ce banquier admirateur de films classiques indiens s’est imaginé une retraite originale. Devenu expert es « indophilie », il est consulté par les producteurs de programmes tels qu’Allô Bombay - émission sénégalaise sur l’actu people de l’Inde -, l’ambassade indienne à Dakar et les journalistes.

 

Pour cet « expert », « l’indophilie » s’est développée avec l’indépendance du pays : les jeunes intellectuels y ont pris goût, car « les réalisateurs indiens, inspirés par le marxisme, parlaient dans leurs films de la vie des travailleurs, des paysans. Ils nous rappelaient notre propre quotidien au Sénégal », explique-t-il.

 

Aujourd’hui, les films indiens ne sont plus synonymes de libération sociale et politique, mais d’amour et de conflits entre modernité et tradition. Les classes populaires ont pris le relais. « Les étudiants marxistes d’hier sont devenus des personnalités de la vie politique sénégalaise, et ils ne veulent surtout pas montrer qu’ils aiment les films indiens à cause du côté romantique, des pleurs. On dirait d’eux qu’ils sont des femmelettes ! », s’amuse le spécialiste.

 

Des films pour femmes ? Djiwo, Sénégalaise de 35 ans, est le visage de l’Inde au Sénégal. Tous ceux qui l’on rencontrée s’accordent à dire qu’elle possède une beauté troublante. Appuyée contre la console de sa chambre, elle fait un clin d’œil au visiteur et finit de taquiner sa sœur au téléphone, en utilisant quelques mots d’hindi. Son antre est tapissée de portraits d’actrices indiennes… auxquelles Djiwo ressemble à n’en pas douter.

 

Chaque année, le concours « Miss Kajol » récompense la Sénégalaise jugée la plus proche des darlings de Bollywood. En 2000, Djiwo, avec son teint clair et ses yeux en amandes, a été élevée au rang de représentante de la beauté indienne au Sénégal. « Une présentatrice télé m’a demandé pourquoi je n’avais pas plutôt concouru pour l’élection Miss Sénégal. Je lui ai répondu que c’est la culture indienne qui me fait vibrer », dit-elle, candide. Son élection a beau dater d’une bonne décennie, la jeune femme rêve toujours de percer à Bollywood, à la manière de l’actrice Aishwarya Rai, diva du sous-continent indien qui obtint son ticket d’entrée pour le cinéma en se faisant élire Miss Monde.

 

Depuis ses quinze ans, Djiwo ne vit que pour les histoires d’un pays où elle n’a jamais mis les pieds. Faute de briller à Bombay, la belle s’est fait une petite réputation à Dakar, notamment grâce à l’élégance de ses saris. L’identification est un processus typique de l’ « indophilie » dans le monde. Pour Djiwo, il s’agit de ressembler à une actrice indienne, la fameuse Kajol, qu’elle voit comme une extension de sa propre personne. Même vernis, même sac de sport. « Même personnalité », constate-t-elle au risque d’être tournée au ridicule. Après tout, « chacun est libre de choisir la personne qui lui plaît le plus »…

 

L’Inde lui semble plus proche, désormais. Elle frappe à sa porte, plus active que jamais. Ingénieurs, businessmen et délégations diplomatiques s’installent en nombre au Sénégal, comme pour montrer que la Chine n’a pas le monopole de l’Afrique de demain. Depuis quelques mois, il n’est pas rare de croiser l’ambassadeur indien à l’une des « soirées indoues » de Dakar. « On comprend son enthousiasme, rigole Idi Sidibé, l’expert ès indophilie. En vingt-trois ans de diplomatie, il se retrouve dans un pays où les gens aiment sa culture mieux que lui !

 

 

 

(source:revue21.fr)

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