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L'INDE: partagez ma grande passion et promouvoir sa culture. Ma devise: "Tout ce qui n'est pas donné, est perdu". Hasari PAL

Pinklotusinindia

LA GUIRLANDE HINDOUS

Même si dans la Bhagavad-Gita, Krishna (alias Vishnou) n'exige rien de plus de son adorateur qu'« une feuille, une fleur ou un peu d'eau » offert avec un cœur pur, le culte hindou reste associé au raffinement des guirlandes de fleurs, également appelées « maalais ».

Dans le quartier tamoul de Paris (10e arrondissement), seules quelques dizaines de mètres séparent ainsi le fleuriste des marchands de statues.

Dans les magasins d'objets de dévotion, le panthéon indien se serre pour faire de la place à Bouddha et à Jésus qui passaient par là.

Avec sa doctrine des descentes du divin (avatara), la tradition hindoue a tôt fait de transformer en incarnation de Vishnou les grands personnages religieux. Néanmoins, chacun conserve son domaine d'influence.

Pour l'amour entre époux ?

  • Optez pour les « lovers » Radha et Krishna.
  • Pour les affaires, c'est Lakshmi qui veille.
  • Un porte-bonheur pour toute la maison ? C'est le dieu à tête d'éléphant qu'il vous faut.

Mais quel que soit celui sur lequel vous aurez jeté votre dévolu, il vous faudra une guirlande de fleurs pour lui témoigner votre dévotion.

Adossé à des boîtes en polystyrène étiquetées Qatar Airways Cargo, contenant des fleurs fraîches en provenance de Chennai, le patron de la boutique Jasmin Fleurs, Victor Charles, feuillette le catalogue de sa maison.

Des guirlandes, il y en a pour les dieux, certes, mais aussi pour les mortels : mariage, enterrement, cadeau de bienvenue, encadrement de porte...

Et pour les cérémonies, notamment celle de la Manjal Neerattu Vizha, qui correspond à l'entrée des jeunes filles dans l'âge pubère. « Selon les délais, soit les guirlandes sont fabriquées en Inde, soit on les fait sur place. »

Comptez entre une heure et demie et cinq heures de travail pour des mains expertes, selon la taille et le type de pétale choisi.

Les dieux exigent des offrandes fraîches

Le dieu Ganesh, auquel un temple est consacré à quelques encablures de la boutique, apprécie particulièrement les guirlandes d'herbe (en chiendent pied de poule) mais ses dévots, qui affluent en masse dans le quartier pour sa fête à la fin du mois d'août (le 30 cette année), se contentent de jasmin.

« Ce jour-là, on vend au moins deux mille ou trois mille pièces... » Une ombre passe sur le visage du fleuriste.

Hors ce moment d'apothéose, les temps sont durs sur le marché de la guirlande. « Il y a de la concurrence déloyale. Je connais un Tamoul qui a monté un atelier dans une maison de banlieue et qui vend ses maalais par le bouche-à-oreille. Il y a aussi des salles de mariage qui imposent leur propre fleuriste. »

Enfin, il y a les progrès des guirlandes artificielles qui permettent de conserver la décoration ad vitam aeternam.

Fort heureusement pour les fleuristes, les dieux continuent d'exiger des offrandes fraîches.

Une guirlande ne saurait être conservée plus de trois ou quatre jours au cou d'une statue.

Au-delà, les fleurs sèchent, révélant l'écorce de bananier ou le rafia qui sert de support à l'artifice. Cycliquement, l'éphémère glisse sur l'immuable. En écho aux paroles de Krishna : « Sur Moi toutes choses sont enfilées comme un rang de perles sur un fil. »


 

(Source:lemonde.fr)

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